Les TI à la Ville de Montréal : un puits sans fond pour Projet Montréal
Ensemble Montréal appelle l’administration à faire le ménage dans ses dépenses
À l’approche du budget 2023 de la Ville de Montréal, les élu.es d’Ensemble Montréal appellent l’administration Plante à faire le ménage dans ses investissements en technologies de l’information. Alors que les dépenses d’immobilisation ont augmenté de 100 M$ en cinq ans (224,3 M$ en 2018 à 323,3 M$ en 2022), l’Opposition officielle constate que ce dossier est devenu un vrai puits sans fond pour Projet Montréal qui a complètement perdu le contrôle de la gestion financière des projets. Une observation qui est également partagée par la Vérificatrice générale.
« Il y a un réel manque de vision et de rigueur budgétaire de la part de Projet Montréal dans plusieurs postes budgétaires, dont les technologies de l’information. L’administration parle de faire de la métropole une ville du 21e siècle, mais les contribuables montréalais assument des dizaines de millions de dollars pour des systèmes archaïques à deux vitesses, des retards et un manque de planification », déclare Abdelhaq Sari, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de technologies de l’information.
Cette explosion des dépenses est intimement liée à l’incapacité de Projet Montréal de faire le ménage dans les technologies de l’information tel que promis et d’avoir une vision à long terme. Pour preuve, le logiciel Lotus Notes est toujours utilisé à la Ville de Montréal malgré sa désuétude. Une honte quand l’on sait que, depuis 2018, c’est 8 M$ qui ont été déboursés par les Montréalais·es pour l’archivage des sommaires décisionnels.
Il y a aussi la suite bureautique infonuagique Google que l’administration abandonnera en 2023-2024 après seulement quatre ans d’utilisation pour retourner à Microsoft. Pour les contribuables, ce changement s’accompagnera d’une facture de 50 M$. C’est sans compter les coûts de transition et de formation des milliers d’employés.
À cette note déjà salée s’ajoutent plusieurs projets de modernisation de logiciels qui n’aboutissent pas et dont le montant des factures grimpe en flèche. C’est le cas de la migration du système de paie et d’achat SIMON vers un autre logiciel, les estimations du projet étant passées de 5,9 M$ en 2018 à 41 M$ en 2022. Depuis 2018, 14 M$ ont été dépensés alors que l’on ne voit toujours aucun résultat. Même chose pour la modernisation du système de gestion des ressources humaines pour laquelle 24,4 M$ ont été investis. L’estimation des coûts du projet est passée de 50 M$ à 93 M$ entre 2018 et 2022.
« Les coûts explosent et personne ne semble responsable. C’est un échec dans la bonne gestion des finances publiques en période d’inflation. Tous les Montréalais et Montréalaises se serrent la ceinture en cette période d’instabilité économique. On s’attend à ce que l’administration fasse la même chose », conclut M. Sari.