2e rapport sur les interpellations policières au SPVM : Ensemble Montréal veut entendre les chercheurs en conseil municipal
Ensemble Montréal demande à l’administration Plante de convoquer en séance plénière du conseil municipal les chercheurs ayant rédigé le second rapport sur les interpellations policières et le profilage racial. Devant l’importance de l’enjeu du racisme et de la discrimination systémique, l’Opposition officielle juge impératif que l’ensemble des élu.es municipaux entende les perspectives de M. Victor Armony, Mme Alicia Boatswain-Kyte, Mme Mariam Hassaoui et M. Massimiliano Mulone sur les travaux qu’ils ont menés et débatte publiquement des conclusions de leur enquête.
Au terme de plus de cinq ans de travaux entourant le profilage racial dans les interpellations policières et après la publication d’un premier rapport en 2019, ils ont finalement pris la décision d’émettre cette fois-ci une seule recommandation au SPVM, soit celle de suspendre toutes les interpellations policières injustifiées, en attendant que des mesures plus efficaces pour éliminer les discriminations soient mises en place.
En réaction à la publication de ce deuxième rapport sur les interpellations policières en juin, le chef du SPVM s’est positionné contre un moratoire, le qualifiant de mesure «symbolique» qui n’aurait pas d’incidence sur le changement de culture souhaité par son organisation. Or, à la lecture du rapport, un rejet pur et simple de cette recommandation de la part du SPVM, sans questionnement ni réflexion au niveau des instances démocratiques montréalaises, est discutable.
« Après toutes ces années de mobilisation face à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques, je comprends mal le silence de l’administration Plante sur la décision du SPVM de ne pas ouvrir le débat sur les résultats du 2e rapport des chercheurs, alors qu’il révèle que la mise en place de la Politique sur les interpellations policières du SPVM n’a pas eu pour effet de résorber les disparités raciales démontrées », soutient le porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sécurité publique, Abdelhaq Sari.
En effet, ce nouveau rapport fait lui aussi état d’une importante disparité dans les interpellations policières en fonction du groupe ethnique identifié. Les chercheurs démontrent que, pour l’année 2021, les personnes autochtones avaient 6 fois plus de chances d’être interpellées que les personnes blanches. Le taux s’élève à 3,5 fois pour les personnes noires et à 2,5 fois pour les personnes arabes.
Devant de tels résultats, les élus d’Ensemble Montréal estiment que le dossier ne doit pas être tabletté. Il faut plutôt boucler la boucle et achever le travail commencé en 2017 par les commissions permanentes dans le cadre des consultations publiques sur le racisme et les discriminations systémiques. Rappelons que la Commission de la sécurité publique a émis 25 recommandations en 2021 afin d’améliorer la Politique sur les interpellations policières du SPVM, et que le Comité exécutif n’y a pas donné suite.
Sachant l’importance qu’accorde l’administration montréalaise au profilage racial et au racisme systémique, nous nous attendons à ce que Projet Montréal acquiesce à notre demande.
Cette motion sera débattue devant le conseil municipal du 21 août 2023.