Montréal, le 23 octobre 2018 – En plus de faire adopter une de leurs motions, les élus d’Ensemble Montréal ont profité de la séance d’octobre du conseil municipal pour questionner l’administration Plante sur des sujets d’actualité comme l’encadrement du cannabis lors des événements publics ou encore l’hypothétique ligne rose du métro, pour laquelle le nouveau gouvernement québécois a refusé de donner son appui.
Ligne rose : un climat de tension avec le nouveau gouvernement
Les relations tendues de la mairesse Plante avec le nouveau gouvernement du Québec ont occupé une part importante des débats lors du conseil municipal, surtout avec la décision de l’administration de lancer un bureau de projet consacré à la ligne rose, au coût d’un million de dollars pour les contribuables montréalais. Rappelons que lundi soir, le nouveau ministre des Transports, M. François Bonnardel, a déclaré que la ligne rose n’était pas une priorité pour son gouvernement « à court, moyen ou long terme ».
« La mairesse s’obstine avec sa ligne rose au lieu de trouver des façons constructives de travailler avec le gouvernement Legault sur des solutions réalistes de mobilité. À ce stade-ci, la ligne rose n’est rien d’autre qu’un concept de marketing, pour lequel nous n’avons ni tracé, ni technologie, ni plan d’affaires, ni étude de faisabilité. Dans ce contexte, son bureau de projet, annoncé hier, n’est rien d’autre qu’un bureau de lobby pour vendre son projet de ligne rose au gouvernement », a déclaré le chef d’Ensemble Montréal, M. Lionel Perez.
Du cannabis au défilé du Père Noël ?
Depuis la légalisation du cannabis, le 17 octobre dernier, l’administration Plante nage en pleine confusion. Il y a près de deux semaines, la responsable du dossier, Mme Rosannie Filato, a d’abord dit que le cannabis pouvait être consommé à la Fête des neiges, avant d’être corrigée par la mairesse qui a affirmé que son administration interdirait le cannabis au cas par cas.
« Quand j’ai demandé la liste d’événements où le cannabis serait interdit, on m’a finalement répondu que ce sont les arrondissements qui devront interdire ou non sa consommation. En fin de compte, les parents ne savent toujours pas si le cannabis sera autorisé lors des événements destinés aux enfants, comme le défilé du Père Noël sur la rue Ste-Catherine, qui se tiendra dans quelques semaines. L’administration n’a rien fait en prévision de la légalisation du cannabis, et on constate aujourd’hui qu’elle n’a toujours pas de plan pour protéger nos enfants », a déclaré M. Abdelhaq Sari, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sécurité publique.
Barres latérales: déception
Une motion présentée par le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent et porte-parole en matière de transport, M. Alan DeSousa, demandait qu’à partir du 1er janvier 2019, la Ville oblige tous ses fournisseurs à munir leurs camions de protections latérales («barres latérales») afin d’accroître la sécurité des cyclistes et des piétons.
Après s’être montrée initialement d’accord avec la motion, la mairesse Plante a ensuite demandé un délai de trois à six mois pour sa mise en œuvre, ce que l’Opposition était prête à lui accorder. Par la suite, elle a encore changé d’avis en demandant une période de temps indéfinie pour procéder à des études supplémentaires. Cette dernière proposition ayant pour effet de dénaturer complètement la motion originale, Ensemble Montréal a choisi de la retirer.
« Le plus ironique dans tout cela, c’est que Projet Montréal a déposé la même motion en janvier 2017, que l’administration précédente a envoyée pour étude en commission au printemps 2017 et qui a fait l’objet d’une recommandation positive de la part du comité exécutif en septembre 2017. Il n’y avait donc pas besoin de procéder à d’autres études : cela fait plus d’un an que Projet Montréal aurait dû commencer sa mise en application. La mairesse ne veut manifestement pas travailler en équipe avec nous et ce sont les piétons et les cyclistes qui vont en subir les conséquences », s’est désolé M. DeSousa.
Contre le harcèlement dans les transports collectifs
Ensemble Montréal est très fier que sa motion pour lutter contre le harcèlement dans les transports collectifs ait été adoptée. Cette motion invite la Société de transport de Montréal (STM) et ses partenaires à créer une application mobile permettant aux usagers de signaler et de géolocaliser en temps réel les cas de harcèlement au sein de son réseau en vue de les documenter et d’intervenir auprès des personnes dont le droit de circuler librement sans être harcelées n’a pas été respecté.
« Le harcèlement dans les transports collectifs est un véritable fléau, mais les cas sont rarement documentés. Ce nouvel outil favorisera une meilleure collecte de données qui servira, en retour, à établir un portrait clair et précis des situations de harcèlement et, par le fait même, à développer des moyens de sensibilisation plus ciblés et plus efficaces », a souligné Mme Karine Boivin-Roy, leader de l’Opposition officielle.
Les autres motions de l’Opposition officielle n’ont toutefois pas connu le même succès :
– Une motion pour instaurer un plan global de lutte contre les rats a été battue par l’administration, malgré la hausse du nombre de plaintes de citoyens depuis trois ans et malgré les avertissements des spécialistes de l’industrie, pour qui les efforts de la Ville pour contrôler l’afflux de ces rongeurs sont nettement insuffisants. « Le responsable de l’administration, Jean-François Parenteau, a même tourné le problème en dérision. Nous invitons donc les citoyens à s’adresser directement à lui lorsqu’ils auront un problème de rats chez eux », a suggéré M. Perez.
– Une motion demandant que la Ville amorce le processus et implante la certification anticorruption conformément à la norme ISO 37001 a été envoyée pour étude à la Commission sur les finances et l’administration.
– Une dernière motion demandant que Montréal augmente la base budgétaire annuelle de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) d’un montant d’au moins 500 000 $ a été rejetée par l’administration.