Ensemble Montréal dénonce le processus qui a mené au vote de destitution de Philippe Pichet
Montréal, le 18 juin 2018 – Alors que les élus montréalais voteront aujourd’hui sur la destitution de Philippe Pichet à la tête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Ensemble Montréal a tenu à exposer les lacunes démocratiques qui ont mené à ce vote. Le chef du parti, M. Lionel Perez, et le porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sécurité publique, M. Abdelhaq Sari, ont rendu public un avis minoritaire présenté à la Commission de la sécurité publique (CSP) suite aux deux jours d’études et de délibérations sur le cas de M. Pichet.
Dans cet avis, l’Opposition officielle exprime ses réserves quant au processus suivi pour ce dossier. On reproche notamment les absences à la CSP de Me Michel Bouchard, auteur du rapport d’enquête administrative sur la Division des affaires internes du SPVM, et de M. Martin Prud’homme, auteur du rapport préliminaire de l’administration provisoire sur la réorganisation du SPVM.
« Pour émettre son avis de destitution, la CSP s’est appuyée uniquement sur les rapports de Me Bouchard et de M. Prud’homme et sur le témoignage de M. Pichet. Un témoignage rempli de nouvelles informations, qui ont soulevé des questionnements additionnels pour les membres de la CSP, tel que l’a reconnu le président de la Commission auprès des médias. Il aurait donc été souhaitable de prendre le temps nécessaire pour interroger Me Bouchard et M. Prud’homme afin d’obtenir des éclaircissements additionnels sur leurs deux rapports », a déclaré M. Sari, qui est membre de la CSP.
M. Prud’homme avait initialement été convoqué pour présenter son rapport à la CSP et répondre aux questions des commissaires. Mais, à la suite d’une recommandation des Services juridiques de la Ville, le président de la CSP a changé d’avis et M. Prud’homme a été tenu à l’écart, malgré les demandes de M. Sari.
Manque de transparence
Contrairement aux pratiques mises en place par l’administration Plante, cette séance de la CSP s’est tenue à huis clos. L’Opposition officielle estime qu’une séance publique aurait renforcé la confiance de la population.
« Comme M. Pichet l’a affirmé lui-même lors de son témoignage, on a eu le sentiment que la décision concernant sa destitution était déjà prise depuis longtemps et que cette réunion de la CSP n’était qu’une formalité. Depuis des mois, M. Pichet est jugé dans les médias. Une séance publique lui aurait permis de se faire entendre par la population montréalaise, tel qu’il le souhaitait », a ajouté M. Perez.
Nonobstant ces réserves, Ensemble Montréal appuie l’avis unanime de la CSP, qui stipule que « Les circonstances actuelles sont telles que M. Pichet ne peut plus réintégrer ses fonctions de directeur du SPVM; et que M. Pichet devrait être destitué du poste de directeur du SPVM. Par ailleurs, la Commission est consciente que M. Pichet a hérité d’une situation complexe, dont il n’était pas le seul responsable. »
SOURCE Ville de Montréal – Opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal