Rapport du BIG en lien avec les centres de tri : L’Opposition officielle exige plus de prévisibilité de la part de l’administration Plante
Pour l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, le rapport du Bureau de l’inspecteur général (BIG) dévoilé hier sur le Service de tri et de mise en marché de matières recyclables est un grave coup pour la confiance des Montréalais. Devant une crise du recyclage qui ne cesse d’empirer plutôt que de s’améliorer, les élu.e.s d’Ensemble Montréal exigent un plan d’action de la part de l’administration Plante.
« Ce rapport est la goutte qui fait déborder le vase et nous démontre à quel point nous avons besoin de prévisibilité. En l’espace de quatre ans, les Montréalais ont appris que près de 35 millions ont été dépensés dans une entreprise qui a fait faillite et dans un nouveau centre de tri dysfonctionnel, que leurs déchets sont envoyés à l’étranger, qu’ils ont perdu plus d’un million de dollars en redevances et que la Ville fait affaire avec une entreprise envers laquelle il y a eu plusieurs dénonciations voulant qu’elle se positionne en situation de conflit d’intérêts », a déclaré Aref Salem, chef de l’Opposition officielle.
Les élu.e.s d’Ensemble Montréal se disent particulièrement préoccupés par le manque de vigilance de la part de la Ville de Montréal dans ce dossier. Bien que le rapport précise que cette dernière n’a pas eu accès aux factures de vente et pièces justificatives de partage des revenus ou des pertes des ventes de matières recyclables, le rapport note aussi un accès à « diverses factures de vente des matières recyclables triées émises par Services Ricova inc. à Ricova International inc. ». Il est ainsi à se demander comment la Ville de Montréal n’a pas été alertée par un échange d’argent entre deux entreprises du même nom, soit Services Ricova inc. et Ricova International inc., et qu’elles sont donc probablement gérées par la même entité.
Ce manque de vigilance s’ajoute au manque de transparence de l’administration Plante, qui s’est dite bouche bée le mois dernier par les révélations de l’émission Enquête alors qu’elle reçoit les rapports mensuels de Ricova sur les taux de contamination et qu’elle a elle-même déclenché un audit. Rappelons qu’il aura fallu que l’Opposition officielle dépose une motion pour tenir une séance plénière sur le sujet et être en mesure d’obtenir un minimum de réponses.
« Dans le cas des ballots contaminés comme dans le cas du potentiel conflit d’intérêts de Ricova, il y a deux possibilités: soit l’administration a décidé de ne pas agir malgré les documents qu’elle avait en main, soit elle n’a rien remarqué. Dans les deux cas, c’est très inquiétant. Projet Montréal a beau se targuer que l’environnement est sa priorité, on constate aujourd’hui que c’est un enjeu qui se trouve plutôt dans son angle mort », a ajouté Stéphanie Valenzuela, porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’environnement et de développement durable.
Entre la menace d’un bris de service si Ricova décide de mettre un terme à son contrat et des coûts qu’il faudra engendrer pour faire entrer un nouveau joueur alors que la Ville de Montréal se trouve en difficultés financières, force est de constater que l’administration Plante est de plus en plus à court d’options viables. Pour l’Opposition officielle, l’administration Plante n’a plus le luxe de naviguer au rythme des scandales dans le dossier du recyclage et c’est en ce sens qu’un plan d’action s’impose.