Mi-mandat de la mairesse Plante : une ville divisée et mal gérée

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Montréal, le 4 novembre 2019 – En cette semaine marquant le mi-mandat de l’administration Plante, les élus d’Ensemble Montréal, qui forment l’opposition officielle à l’hôtel de ville, ont dressé leur propre bilan des deux années au pouvoir de Projet Montréal.

Ce qu’il faut d’abord retenir, ce sont les nombreuses prises de position dogmatiques de la mairesse Plante qui, au lieu de faire avancer la Ville vers un objectif commun à tous, divisent de plus en plus les citoyens.

« Avec Projet Montréal, c’est noir ou c’est blanc. Il n’y a pas de compromis possible. Prenez seulement l’exemple d’Outremont. Du jour au lendemain, sans consulter qui que ce soit, le maire de cet arrondissement et son équipe de Projet Montréal ont décidé que tous les espaces de stationnement sur rue seraient dorénavant tarifés. C’est exactement le genre d’idées irréfléchies qu’ils essaient de passer sous le nez des citoyens depuis deux ans. Mais les citoyens ne se laissent plus faire », déclare M. Lionel Perez, chef de l’Opposition officielle.

L’exemple le plus frappant d’une décision dogmatique qui a mal tourné pour la mairesse demeure la fermeture à la circulation automobile de transit de la voie Camillien-Houde, sur le mont Royal. C’est Ensemble Montréal qui a réclamé et obtenu une consultation sur ce projet, menée par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) il y a un an.

« L’OCPM a non seulement qualifié de « peu concluants » les résultats du projet, mais il s’en est aussi pris à la façon de faire de l’administration, en parlant d’une « planification hâtive, avec des objectifs imprécis et communiqués mala­droitement ». Bref, un projet inefficace, conçu n’importe comment, trop rapidement et avec une réflexion limitée. Le projet qui définit parfaitement une administration qui refuse d’écouter ses citoyens », a ajouté M. Perez.

Cet entêtement à vouloir faire passer les intérêts de sa base militante avant ceux des Montréalais risque de se retourner contre la mairesse.

« Même le projet de Grand parc de l’Ouest, qui paraît très prometteur sur papier, a néanmoins valu à la mairesse une poursuite de 178 millions $, parce qu’elle est incapable de s’entendre avec les propriétaires de certains des terrains convoités. En bout de ligne, ce sont les Montréalais qui vont payer pour son intransigeance », affirme M. Perez.

Développement économique : aucun intérêt

Même si Montréal profite d’un boom économique remarquable, l’administration Projet Montréal en place depuis deux ans a très peu de réalisations crédibles en développement économique à son actif. Au contraire, elle peut se targuer d’un échec retentissant, celui de Solargise.

Fabricant britannique de panneaux solaires, Solargise voulait construire une nouvelle usine sur le site du Club de golf Métropolitain Anjou: un projet de 2,3 G$, avec la création de 1 000 emplois directs. Mais la mairesse voulait étendre le parc-nature du Bois-d’Anjou sur ce même site. Devant ce manque d’intérêt évident de la part de l’administration, Solargise a finalement décidé de s’installer à Salaberry-de-Valleyfield.

Ce désintéressement de Projet Montréal devant les enjeux de développement économique est également bien visible dans le dossier des artères commerciales, particulièrement celles qui subissent des chantiers majeurs.

Le programme de compensation financière pour les commerces sur les artères en chantier est un échec: très peu de commerçants s’y sont inscrits. Les conditions sont exigeantes: par exemple, les commerçants doivent assumer les premiers 15% de pertes.

« Pour de petits commerçants, ce 15% constitue leur marge de profit, donc le programme ne leur est d’aucune utilité. Ce dont les commerçants ont besoin, c’est un crédit de taxe durant les travaux, ce que l’administration refuse de leur accorder. Elle préfère retirer des centaines de places de stationnement le long des commerces et créer des autoroutes pour vélos, comme si cela allait faire revenir les clients », précise Mme Karine Boivin Roy, leader d’Ensemble Montréal.

Services aux citoyens: un bilan peu reluisant

Aucun bilan des deux dernières années ne serait complet sans un retour sur la gestion catastrophique du dossier du déneigement par Projet Montréal. On se souviendra qu’en janvier dernier, Urgences-santé recevait 140 appels à l’heure en raison des nombreuses chutes sur la glace qui avait envahi les trottoirs et les rues de la ville.

« L’hiver dernier fut un véritable cauchemar. De la glace partout, pendant des mois, parce que la neige tombée lors des premières chutes n’avait pas été ramassée. Et l’année d’avant, ils n’ont pas décrété de chargement après une tempête parce qu’ils croyaient que cette neige allait fondre! C’est comme si, à chaque hiver, il fallait rappeler à cette administration de faire l’essentiel, c’est-à-dire déblayer les rues et déglacer les trottoirs. C’est la base! », s’exclame M. Francesco Miele, leader adjoint d’Ensemble Montréal.

Autre dossier qui a souffert durant les deux premières années de Projet Montréal: la gestion des matières résiduelles. Plus précisément, l’octroi des contrats pour la construction des centres de traitement des matières organiques (CTMO), dont le premier, situé dans l’arrondissement de Saint-Laurent, coûtera 175 M$, soit 59 M$ de plus que la dernière estimation de la Ville. L’autre, situé à Montréal-Est, coûtera 130 M$, soit 39 M$ de plus que ce qui était prévu.

« Il s’agit de dépassements de coûts qui frôlent l’indécence! Mais bien sûr, quand on s’y objecte, la mairesse répond que de tels dépassements sont justifiés à cause de l’urgence de la lutte contre les changements climatiques. Nous comprenons très bien l’enjeu climatique, mais ce n’est pas une raison pour tout à coup oublier notre responsabilité de bien gérer l’argent des contribuables! », s’objecte M. Miele.

Finances publiques : place à l’amateurisme

Nulle part cette désinvolture de Projet Montréal sur les questions d’argent n’est plus visible que dans la gestion des finances publiques municipales : aucun effort de rationalisation, des dépenses records, une dette qui atteint des niveaux extrêmes.

En deux ans d’administration Projet Montréal, les dépenses de la Ville ont augmenté de 9,5%, ce qui représente la somme gigantesque de 503 M$.

Entre le budget de 2018 et celui de 2019, on note des embauches supplémentaire totalisant 533 années-personnes, soit une augmentation de 2,5% des effectifs de la Ville.

« Alors que tous les experts nous disent qu’un ralentissement économique est à nos portes, nous sommes devant une administration qui dépense sans compter et qui ne se gêne pas pour remplir la carte de crédit au-delà de la limite! Avec comme résultat que la dette des Montréalais a littéralement explosé », affirme M. Perez.

En effet, au cours des deux dernières années, la Ville a contrevenu à sa propre politique de gestion de la dette, qui limite le niveau de celle-ci à 100% des revenus annuels de la Ville. La dette a atteint 112% des revenus de la Ville l’an dernier.

« Et où va tout cet argent? Les rues sont-elles mieux déneigées? Les trottoirs sont-ils mieux déglacés? Les intersections dangereuses sont-elles mieux sécurisées? On ne parle même plus d’idéologie ou de dogmatisme: ces gens ne savent pas gérer l’argent des Montréalais, point final », renchérit M. Perez.

Un bilan de mi-mandat ne saurait être complet sans rappeler la promesse brisée de la mairesse et de son président du comité exécutif lors de leur premier budget, c’est-à-dire de ne pas augmenter les taxes au-delà de l’inflation.

Les Montréalais n’oublieront jamais ce qui est arrivé: 3,3% d’augmentation moyenne des taxes municipales dans le budget 2018, alors que l’inflation était prévue à 1,7% par le Conference Board du Canada.

« Avec le recul, ce n’est pas tant la promesse brisée qui laisse un arrière-goût désagréable. Ce sont plutôt les manœuvres désespérées de la mairesse quelques heures après, pour essayer de faire croire qu’elle n’avait pas brisé sa promesse, mais qu’il s’agissait plutôt d’un « problème de communication ». À ce jour, elle n’a jamais admis qu’elle avait trompé les Montréalais », a conclu M. Perez.

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