L’Opposition officielle à l’Hôtel de Ville, en collaboration avec plusieurs associations et clubs sportifs ainsi que de nombreux athlètes, usagers, arbitres, entraîneurs et employés* du Centre Claude-Robillard, a tenu une conférence de presse ce jeudi matin pour réclamer le rétablissement de la gratuité du stationnement au complexe sportif. L’ensemble des représentants déplorent que la tarification et la gestion, confiée à l’Agence de mobilité durable de Montréal, leur aient été imposées sans consultation.
« Les usagers du Complexe Claude-Robillard viennent des quatre coins de Montréal et même du Québec, et beaucoup dépendent de leur voiture pour y accéder. En imposant cette nouvelle taxe aux automobilistes, l’administration Plante compromet l’accès aux activités sportives. Cela démontre une déconnexion flagrante avec la réalité sur le terrain », a déclaré Dimitrios Jim Beis, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sports et activités physiques.
Une nouvelle taxe qui compromet l’accès au sport
Bien que la station de métro Crémazie soit située à un kilomètre des installations, l’idée que le transport en commun soit une option viable est illusoire pour de nombreux athlètes et leurs familles, qui partent de loin et doivent souvent transporter des équipements lourds ou encombrants.
Une autre preuve que la tarification, fixée à 2,50 $ de l’heure ou à 11 $ par jour, est insensée : un usager s’entraînant au Complexe sportif Claude-Robillard entre 15 et 30 heures par semaine paiera en stationnement le même montant que son abonnement au gym de l’établissement (entre 37 $ et 42 $ par mois). Les arbitres et entraîneurs, dont la rémunération est d’environ 25 $ par partie, se retrouvent à perdre le tiers de leurs revenus en frais de stationnement, car ils doivent généralement rester sur place pendant environ trois heures lors des matchs.
Cette décision est d’autant plus incompréhensible que la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports recommandait en mai dernier de « réduire les barrières économiques à l’accès aux plateaux sportifs ».
*Le Conseil du sport de Montréal, le Club de Judo Métropolitain, l’Association régionale d’athlétisme Montréal, le Club 50 ans+ de Claude-Robillard, le Club Gymnix, le club de plongeon CAMO, le Club d’Élite de Karaté Montréal Concordia, le Club Vainqueurs Plus et le Club de tir à l’arc de Montréal.
Citations :
« Ayant eu l’honneur de participer aux Jeux olympiques, je m’entraîne six fois par semaine. Comme de nombreux athlètes, j’habite en dehors de la ville et le transport en commun, qui nécessite trois heures aller-retour avec tout mon équipement, n’est pas une option viable. Le coût de stationnement de 11 $ par jour représente une charge financière d’environ 2 500 $ par an », a expliqué Virginie Chénier, athlète olympique et représentante du Club de tir à l’arc de Montréal.
« J’ai toujours été fier de représenter Montréal parce que la Ville avait choisi de nous fournir des installations, incluant le stationnement gratuit, pour que nous puissions avoir à penser qu’à notre performance. Avec le changement, je crains que la prochaine génération d’athlètes ne puisse pas avoir la même opportunité que moi », a ajouté Philippe Comtois, athlète olympique et trésorier du conseil d’administration de CAMO plongeon.
« La nouvelle tarification ajoute un fardeau financier à notre élite sportive. Avec la fermeture temporaire de l’Institut national du sport au Stade olympique et les rénovations du Complexe sportif Claude-Robillard, l’accès aux plateaux sportifs est plus complexe. Nous sommes inquiets que les athlètes qui se trouvent des alternatives ne reviennent pas au Complexe sportif Claude-Robillard », a souligné Frédérik Laberge, représentant du Conseil du sport de Montréal.
« Il est déplorable que la Ville de Montréal n’ait pas consulté les OBNL qui offrent les activités sportives au Complexe Claude-Robillard avant de donner la gestion des stationnements à l’Agence de mobilité durable. La Ville n’a pas agi en bon partenaire. Il y a des impacts importants à cette décision puisqu’elle fragilise l’équilibre financier de nos organisations. C’est un manque de respect envers nous », a déploré Émilie Baillargeon,présidente du Club Gymnix et de l’International Gymnix.
« Concrètement, la Ville demande aux organismes sportifs de maintenir les frais les plus bas possibles au nom de l’accessibilité, mais l’ajout de stationnements payants vient plus que doubler la facture de nos membres chaque session. L’administration Plante ne pouvait pas faire plus mauvaise décision en matière d’accessibilité aux infrastructures sportives », a affirmé Carl Vaillancourt, directeur général du Club Vainqueurs Plus.
« Les dirigeants de la Ville de Montréal devront montrer plus de transparence : d’un côté, ils parlent de favoriser l’accès inclusif aux plateaux sportifs, de l’autre côté, ils instaurent une politique de stationnements payants autour de ces plateaux », a dénoncé Chanh Chau-Tran, président et bénévole du Club d’Élite de Karaté Montréal Concordia.
« Nous demandons la réinstauration de la gratuité du stationnement au Complexe sportif Claude-Robillard. Cette mesure permettrait à nos membres, athlètes, bénévoles et familles de continuer à s’entraîner dans les meilleures conditions possibles et sans contrainte financière supplémentaire au Complexe sportif Claude-Robillard. Aidons chacun à atteindre ses objectifs sportifs, quel que soit son parcours ou sa situation économique ! », a insisté José Arandi, directeur général et chef entraîneur du Club de judo Métropolitain.