Un élu d’Ensemble Montréal se voit interdire l’entrée à une conférence de presse du SPVM
Montréal, le 7 oct. 2019 – Alors qu’il se préparait à assister au dévoilement d’un rapport accablant concernant le profilage racial et social par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l’élu d’Ensemble Montréal, M. Abdelhaq Sari, s’est vu refuser par des policiers l’entrée à la salle où avait lieu la présentation. M. Sari est vice-président de la Commission sur la sécurité publique et porte-parole de l’opposition en matière de sécurité publique.
« C’est du jamais-vu! De quel droit les policiers du SPVM peuvent-ils intervenir et gêner le travail d’un élu municipal? J’espère que la mairesse Plante va prendre ses responsabilités et rappeler ses policiers à l’ordre. Il est d’ailleurs assez ironique qu’on m’interdise d’assister à une conférence portant sur l’interpellation de personnes racisées alors que je suis moi-même un élu d’origine maghrébine. Ce geste inacceptable mérite des excuses de la part du directeur du SPVM », a déclaré M. Sari.
Préparé pour le SPVM par trois chercheurs indépendants, le rapport intitulé Les interpellations policières à la lumière des identités racisées des personnes interpellées trace un portrait peu reluisant du travail policier face aux minorités ethniques. On y apprend par exemple que les personnes autochtones et les personnes noires ont entre 4 et 5 fois plus de chances que les personnes blanches de se faire interpeller par le SPVM. Quant aux personnes arabes, elles sont en moyenne deux fois plus susceptibles d’être interpellées qu’une personne blanche.
« Depuis des années, on parle de racisme systémique au SPVM. Maintenant, grâce à ce rapport commandé par l’administration précédente, nous avons enfin des chiffres pour appuyer nos propos. Est-ce que ce sera assez pour faire bouger notre service de police? Assez pour faire bouger la mairesse Plante, qui ne fait rien sur ce dossier depuis près de deux ans? », demande M. Lionel Perez, chef de l’Opposition officielle.
« L’administration de Projet Montréal avait une occasion en or pour agir contre le profilage racial en obligeant le SPVM à munir ses agents de caméras portatives. Elle a refusé de le faire et maintenant, nous en payons tous le prix », a conclu M. Sari.