M. Abdelhaq Sari, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sécurité publique, et M. Philippe Thermidor, conseiller d’arrondissement dans le district Ovide-Clermont, ont présenté des solutions ce matin afin de remédier à la cybercriminalité, la cyberintimidation et au cyberharcèlement. Accompagnés de M. Pierre Johnley, président et fondateur de l’organisme NSK, les élu.e.s d’Ensemble Montréal demandent notamment qu’une « patrouille du Web » constituée de plusieurs intervenants sociaux et communautaires soit mise en place d’ici la fin de l’année par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Celle-ci permettrait d’assurer une meilleure vigie sur les réseaux sociaux, qui servent de plus en plus de catalyseur aux groupes radicaux et criminels.
« Beaucoup de disputes naissent en ligne pour ensuite se transporter dans les rues. Ça impose une sensibilisation et une prévention constantes. C’est le moindre des efforts que l’administration peut faire pour aider les jeunes, leurs parents, leur entourage et les autorités », a expliqué M. Thermidor lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville de Montréal.
Les données du SPVM en font d’ailleurs état : les dossiers reliés à la cybercriminalité ont bondi de l’ordre de 20 % à 30 % au cours des cinq dernières années et 98 % des dossiers criminels traités par le module des cyberenquêtes touchent désormais l’utilisation de Facebook, Instagram, Snapchat et YouTube.
Devant cette problématique, l’Opposition officielle presse également la Ville de Montréal et le SPVM de développer de nouveaux espaces d’expression sécuritaire en collaboration avec ses partenaires, en plus de promouvoir les outils de prévention qui existent via les applications couramment utilisées par les jeunes. Une plateforme de clavardage, par exemple, pourrait être mise en place afin de faciliter la prise de parole des victimes de cybercriminalité, de cyberharcèlement et de cyberintimidation.
« Ces mesures seraient complémentaires à la ligne d’écoute et d’accompagnement dédiée spécifiquement aux Montréalais touchés par la violence chez les jeunes que nous avons proposée et adoptée au conseil. Nous serions en mesure de couvrir tous les angles, de façon préventive et coercitive. N’attendons pas un deuxième Forum pour agir », a ajouté M. Sari.
Pour faire connaître ces ressources du plus grand nombre possible, une campagne de sensibilisation est demandée dans tous les espaces municipaux. Celle-ci pourrait culminer en début ou en fin d’année scolaire avec une semaine de sensibilisation sur « le bon usage des médias sociaux ».
« Nombreux sont les jeunes qui croient ne pas être capables d’atteindre leurs rêves, qu’ils ne sont pas assez bons. La violence en ligne peut participer à ancrer cette idée dans leur esprit et c’est pourquoi il faut les sensibiliser à tout ce qui se dit et se fait en ligne. Il faut faire en sorte qu’ils n’intériorisent pas cette violence », a souligné le président et fondateur de l’organisme jeunesse NSK, M. Pierre Johnley.
Une motion en ce sens sera déposée au conseil municipal du 22 août prochain.