Montréal, le 5 septembre 2019 – Le chef d’Ensemble Montréal, M. Lionel Perez, accompagné du porte-parole de l’Opposition officielle en matière de jeunesse, M. Benoît Langevin, et du Dr Hussein Wissanji, chirurgien pédiatrique au Centre universitaire de santé McGill et au Centre hospitalier universitaire de Québec, ont présenté une motion visant à protéger les jeunes Montréalais en rendant le port du casque à vélo obligatoire pour tous les cyclistes de moins de 18 ans sur le territoire de la ville.
« Aujourd’hui, nous demandons à la Ville de faire un pas très important pour la sécurité de nos familles, et particulièrement pour celle des jeunes cyclistes. On veut un Montréal qui prend ses responsabilités, et surtout, on veut moins de petites victimes dans les urgences. En 2019, aucun parent ne penserait envoyer son enfant jouer au hockey sans casque de protection; pourquoi en serait-il différent avec le vélo? », a déclaré M. Perez.
Le Dr Wissanji, une référence en matière de traumatologie infantile au Québec, a tenu à appuyer la motion de l’Opposition officielle en rappelant que la Société canadienne de pédiatrie recommande la mise en place de législation obligeant le port du casque. Il a d’ailleurs dirigé une étude collective sur le sujet qui paraîtra sous peu.
« Grâce à cette nouvelle étude québécoise, nous avons pour la première fois des données sur les habitudes de port du casque chez les cyclistes âgés de moins de 18 ans qui ont consulté dans un hôpital pédiatrique montréalais à la suite d’une collision. Entre 2007 et 2017, chaque année, une moyenne de 456 enfants ont consulté et 44% d’entre eux rapportaient ne pas avoir porté un casque au moment de leur blessure. Un traumatisme craniocérébral (TCC) a été diagnostiqué chez 13 % de tous les enfants. Le port du casque était plus faible chez les enfants ayant subi ce type de blessure. Par ailleurs, une diminution du port du casque a également été notée chez les enfants provenant de ménages à revenus modestes ou de familles monoparentales », a expliqué le Dr Wissanji.
C’est justement pour encourager les enfants de tous les horizons à faire du vélo en sécurité que la motion d’Ensemble Montréal propose de créer un programme d’aide à l’obtention d’un casque pour les enfants provenant de familles démunies.
« La Ville de Sherbrooke, qui a adopté en 2011 un règlement obligeant les cyclistes mineurs à porter un casque, a également créé un programme d’acquisition et de distribution de casques avec l’aide de partenaires financiers. C’est la direction que vous voulons adopter à Montréal. L’idée n’est pas de pénaliser les jeunes, mais bien de les éduquer aux bienfaits du port du casque et de rendre ces casques disponibles pour les plus démunis », a précisé M. Langevin.
Pour le chef d’Ensemble Montréal, les excuses du passé ne tiennent plus.
« On a longtemps dit que le port obligatoire du casque allait réduire la pratique du vélo. Or, ce n’est pas vrai: les études réalisées dans d’autres provinces canadiennes, qui ont également légiféré sur le port obligatoire du casque, le démontrent clairement. C’est gagnant-gagnant au niveau de la mobilité et de la sécurité. Il existe un réel problème de blessures à la tête au Québec et les enfants sont particulièrement touchés par ce type d’accident. Il est grand temps d’y remédier », a conclu M. Perez.
La motion sera débattue lors du conseil municipal du 16 septembre 2019.
Motion demandant l’obligation du port du casque pour les cyclistes mineurs
Attendu qu’à Montréal, plus de 221 000 enfants utilisent leur vélo, représentant une activité physique bénéfique pour la santé (chiffre de 2015);
Attendu que selon une nouvelle étude multicentrique dirigée par le Dr Hussein Wissanji, chirurgien pédiatrique au CHU de Québec et au CUSM, durant la période 2007-2017, plus de 450 enfants de moins de 18 ans consultent annuellement les hôpitaux pédiatriques montréalais à la suite d’un traumatisme relié à l’utilisation du vélo;
Attendu qu’en moyenne, seulement 56% de ces enfants portaient un casque au moment de leur traumatisme et qu’une diminution marquée du port du casque est notée chez les enfants de familles monoparentales ou à revenu modeste;
Attendu que malgré la mise en place de mesures éducatives encourageant l’utilisation volontaire du casque, l’augmentation du port du casque chez les cyclistes n’a été en moyenne que de 1,2% par année entre 2007 et 2017, au sein de la population de moins de 18 ans ayant consulté dans les hôpitaux pédiatriques montréalais à la suite d’un traumatisme à vélo.
Attendu que le port du casque diminue entre 50% et 69% le risque de subir un traumatisme craniocérébral (TCC) lors d’une collision à vélo, ainsi que la sévérité d’un TCC en cas de collision;
Attendu qu’annuellement, une moyenne de 61 enfants, dont 36 (59%) ne portant pas de casque, ont été diagnostiqués avec un TCC dans les hôpitaux pédiatrique montréalais à la suite d’un traumatisme à vélo durant la période 2007-2017;
Attendu qu’un TCC peut avoir des répercussions considérables pour l’enfant, sa famille, leur réseau de soutien ainsi que la société;
Attendu qu’au Canada, depuis 1995, huit provinces sur dix (ni le Québec ni la Saskatchewan), ainsi que les villes de Côte-Saint-Luc et de Sherbrooke ont rendu obligatoire le port du casque à vélo pour tous les cyclistes ou seulement pour les enfants;
Attendu que 40 études ont démontré à ce jour que l’implantation d’une loi mandatant le port du casque à vélo est associée à une augmentation du port du casque chez les cyclistes;
Attendu que la Ville de Sherbrooke a implanté avec succès un programme communautaire réduisant les traumatismes chez les cyclistes de 0-15 ans, tout en augmentant de manière parallèle l’utilisation du vélo. Le projet est basé sur des initiatives éducatives, l’aménagement sécuritaire du réseau cyclable, un programme de distribution de casques, ainsi qu’une législation obligeant le port du casque chez les moins de 18 ans;
Attendu que selon une étude de 2015 pour le compte de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), 89% des non cyclistes et 72% des cyclistes étaient favorables à rendre obligatoire le casque, au moins pour les jeunes de moins de 18 ans;
Attendu que la réduction du volume ou de la vitesse des véhicules motorisés améliore la sécurité des cyclistes et qu’un réseau cyclable de qualité privilégiant des voies physiquement séparées de la circulation automobile encourage l’usage du vélo et protège les cyclistes;
Attendu que l’Organisation mondiale de la Santé et la Société canadienne de pédiatrie recommandent la mise en place de législation obligeant le port du casque;
Attendu que la Ville de Montréal a adopté en 2016 l’approche Vision Zéro visant à prévenir les accidents routiers et que l’imposition du casque pour les mineurs est en accord avec ces objectifs;
Il est proposé par Lionel Perez, chef de l’Opposition officielle et conseiller de la Ville du district de Darlington;
Et appuyé par Benoit Langevin, conseiller de la Ville du district de Bois-de-Liesse;
Que la Ville de Montréal oblige tout cycliste âgé de moins de 18 ans à porter un casque lors de l’utilisation de son vélo sur la chaussée et les pistes cyclables de la Ville de Montréal sous peine d’amende (en prévoyant une période probatoire sans amende);
Que la Ville de Montréal mette sur pied une campagne afin d’informer et de sensibiliser les jeunes aux bienfaits du vélo et de l’importance de porter un casque;
Que la Ville de Montréal mette en place un programme d’aide à l’obtention d’un casque pour les familles démunies.