La mairesse Plante n’a pas entendu le message des Montréalais – L’Opposition proposera un amendement afin de réduire la charge fiscale

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Montréal, le 22 janvier 2018 – Au terme des travaux de la Commission sur les finances et l’administration, l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal est déçue de constater que l’administration Plante-Dorais n’a pas compris le rejet quasi-unanime de sa proposition de budget.

« La mairesse Plante n’a pas entendu la grogne généralisée de tous les milieux contre son budget. Nous allons donc proposer un amendement afin de réduire l’augmentation de la charge fiscale moyenne près du taux d’inflation prévu pendant la campagne électorale. Nous avons obtenu un Certificat du trésorier qui confirme sa recevabilité budgétaire. C’est maintenant une question de volonté politique », a déclaré le chef de l’Opposition officielle, M. Lionel Perez. 

En compagnie de ses collègues M. Alan DeSousa, vice-président de la Commission sur les finances et l’administration, et M. Richard Guay, membre de cette même commission, M. Perez a présenté la rapport minoritaire de sa formation – Ensemble Montréal – sur l’étude du budget. Sans grande surprise, le rapport recommande de voter contre le budget dans sa forme actuelle.

« Ce budget n’a pas suivi un processus rigoureux, il ne respecte pas la capacité de payer des Montréalais et il affecte d’abord les personnes vulnérables, les locataires et les familles. Du point de vue du développement économique, ce budget constitue un recul important pour nos commerces et nos PME, tout en réduisant l’attractivité économique de Montréal », a ajouté M. DeSousa.

Propositions d’amendements

Ensemble Montréal votera contre l’adoption du budget, à moins que des amendements n’y soient apportés. L’Opposition officielle a obtenu des Certificats du trésorier pour chacune de ses propositions d’amendements :

  • Abolir la hausse de la taxe de l’eau de 1,1% afin de ramener la charge fiscale moyenne des Montréalais à 2,2%;
  • Engager clairement une somme de 10 M$ à même le budget actuel pour un Programme d’aide aux entreprises «Commerçants en chantiers»;
  • Prévoir un budget de 1,5 M$ pour un Bureau indépendant du budget qui pourra se porter garant des informations budgétaires transmises à la population.

« Depuis près de deux semaines, la mairesse Plante semble être la seule personne à ne pas réaliser qu’elle a brisé sa promesse électorale de ne pas augmenter les taxes au-delà du taux d’inflation. Je ne comprends pas cet entêtement. Elle devrait être à l’écoute des Montréalais et comprendre que son budget ne respecte pas la capacité de payer des citoyens », a déclaré M. Perez.

Hausse de taxes injustifiée

L’administration Plante-Dorais n’a fait aucun effort pour contrôler les dépenses municipales. Au contraire, celles-ci font un bond de 5,2 %, la hausse la plus importante depuis 2012. « Clairement, la nouvelle mairesse n’a pas voulu faire des choix dans ses projets dispendieux, ce qui lui aurait permis de tenir compte de la capacité de payer des citoyens. Au lieu de cela, elle refile la note aux contribuables. Les Montréalais n’ont pas voté pour ça », a précisé M. Guay.

Les Montréalais n’ont certainement pas fini de digérer l’augmentation moyenne de 3,3 % des taxes sur les immeubles résidentiels. De cette hausse, 1,1 % est due à l’augmentation de la taxe de l’eau, une première depuis 2012. Questionnée à savoir pourquoi une telle augmentation était nécessaire, l’administration Plante-Dorais n’a pu fournir de réponses convaincantes.

« De plus, puisque l’administration n’a pas présenté son Programme triennal d’immobilisations (PTI) dans les délais légaux – ce qui, en soi, constitue une violation de la Loi sur les cités et villes – il est impossible de savoir quels investissements à venir justifieraient une telle hausse de la taxe de l’eau. Ce manque de rigueur enlève toute légitimité au budget », a expliqué M. Perez.

Impacts sur les locataires et les petits commerçants

En brisant sa promesse de ne pas augmenter les charges fiscales au-delà de l’inflation, la mairesse Plante pénalise ceux et celles qu’elle avait promis d’aider.

En effet, loin de la hausse moyenne de 3,3% annoncée, les charges fiscales des immeubles de six logements et plus, pour la plupart des immeubles de logements locatifs, exploseront: à l’exception de deux arrondissements, les hausses débutent à 3,8% et vont jusqu’à 8,2% pour une moyenne de 5,4%.

Le budget 2018 fera également mal aux gens d’affaires et aux commerçants, en triplant l’augmentation de leurs charges fiscales par rapport aux deux années précédentes (de 0,9% à 3%). Ces dernières années, la Ville de Montréal avait plutôt choisi de soutenir l’essor du secteur non résidentiel en limitant les hausses des charges fiscales afin d’améliorer l’attractivité de la métropole.

« Après les échecs de Molson et Amazon, c’est un bien mauvais message que l’administration Plante-Dorais envoie à la communauté d’affaires. Celle-ci redoutait l’arrivée au pouvoir de Projet Montréal; ses craintes sont maintenant confirmées », s’est désolé M. DeSousa.

Rien dans le budget 2018 ne vient aider la cause des petits commerçants : pas de programme de compensation pour les pertes entraînées par les chantiers de construction, aucun crédit de taxes destiné à encourager le commerce de proximité. Pourtant, ce sont des mesures que la Ville a le pouvoir de mettre en place depuis l’obtention du statut de métropole en septembre 2017.

La mobilité oubliée

Pour ce qui est de l’engagement-phare de la mairesse Plante, la mobilité, les Montréalais restent sur leur faim. L’augmentation de 27,7 M$ en 2018 dans le transport collectif est bien en deçà du montant supplémentaire de 41 M$ accordé en 2017 par l’administration précédente.

Quant aux promesses de Projet Montréal concernant un bureau de projet pour la «ligne rose» ou une « escouade mobilité », nulle part il n’en est fait mention dans le document du budget. Pour ce qui est de l’annonce de procéder à un appel d’offres pour 300 nouveaux autobus hybrides, les Montréalais ne les verront pas avant… 2020.

« Et ces 300 bus, on ne sait toujours pas qui va les payer, où ils seront garés (les garages de la Société de transport de Montréal n’ont pas la capacité pour le faire) et comment la STM va trouver les 75 M$ par année pour les faire rouler (embauche de chauffeurs, mécaniciens, etc.) », a expliqué M. Guay.

Bref, l’exercice budgétaire 2018 n’obtient pas la note de passage, et c’est pourquoi Ensemble Montréal votera contre son adoption, à moins que les amendements proposés n’y soient apportés. « En plus de manquer de transparence et de rigueur, voilà un budget élaboré par une administration incapable de prendre des décisions difficiles. En tant qu’opposition responsable et rigoureuse, nous avons choisi d’être constructifs et de proposer une alternative budgétaire crédible pour les Montréalais », a conclu M. Perez.

Rapport minoritaire de l’Opposition officielle : bit.ly/2n1c1rw

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