Achat de 300 autobus hybrides par la STM : « Une décision précipitée, qui soulève beaucoup plus de questions qu’elle ne propose de réponses »

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Montréal, le 9 janvier 2018 – Tout en saluant la décision du gouvernement du Québec de financer une part de l’achat de 300 nouveaux autobus hybrides par la Société de transport de Montréal (STM), le chef de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, M. Lionel Perez, a tenu à rappeler que de nombreuses questions demeurent sans réponses dans ce dossier.

« Bien entendu, nous sommes ravis de ce nouvel investissement du gouvernement du Québec dans le transport collectif montréalais. Toutefois, l’administration de Projet Montréal garde le silence sur plusieurs éléments de base liés à ce dossier. Par exemple : le manque d’espaces pour garer ces autobus supplémentaires ou les coûts liés à l’embauche de nouveaux chauffeurs et mécaniciens. Même le niveau de participation de chacun des partenaires au financement de cet achat demeure un mystère », a déclaré M. Perez.

Manque d’espaces dans les garages 
Avec l’achat des 300 nouveaux autobus, la STM n’aura tout simplement pas assez d’espaces de stationnement dans ses centres de transport.

« Il est irresponsable de commander des autobus sans prévoir où les accueillir. Le futur centre de transport Bellechasse, qui pourra héberger 250 autobus, ne sera prêt qu’en 2022. Si la STM doit louer des espaces en attendant, ce sont des coûts supplémentaires qu’il faut ajouter au projet de la mairesse Plante », a indiqué M. Perez.

Les impacts sur le budget de la STM 
L’acquisition de 300 autobus est un processus qui comprend beaucoup plus d’aspects que le seul achat des véhicules. Ainsi, on estime qu’il faudra que la STM embauche près de 600 nouveaux chauffeurs, en plus du personnel de soutien qualifié (mécaniciens, électriciens, machinistes, préposés à l’entretien, etc.) afin d’exploiter adéquatement les véhicules supplémentaires.

« L’impact de l’ajout de 300 autobus sur le budget de fonctionnement de la STM se traduira par une augmentation de 75 M$ en 2020. La mairesse Plante n’a pas mentionné où elle puisera ces sommes additionnelles, d’autant plus qu’elle a promis la gratuité des transports collectifs pour les aînés et les enfants de moins de 12 ans. La STM devra-t-elle augmenter ses tarifs? Tout le monde est en faveur du transport collectif, mais les citoyens sont en droit de demander d’où viendra l’argent », a ajouté M. Alan DeSousa, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de transport collectif.

Une technologie transitoire
L’Opposition officielle reproche également à la mairesse Plante de mettre tous ses œufs dans le même panier en misant sur les autobus hybrides, une technologie transitoire qui risque d’être dépassée au moment de la livraison des véhicules en 2020, alors que tous s’entendent pour dire que l’avenir est aux autobus 100% électriques.

« D’ici là, la technologie 100% électrique aura fait des progrès énormes. On se retrouve à investir des sommes considérables pour des véhicules hybrides, alors qu’on aurait pu se garder l’option d’accroître notre flotte d’autobus 100% électriques et contribuer à remplir nos engagements en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est une occasion manquée pour Montréal », estime M. DeSousa.

Bureau indépendant du budget
En campagne électorale, Projet Montréal chiffrait l’acquisition de 300 nouveaux autobus à 225 M$, soit 750 000$ par autobus. En réalité, cet achat sera beaucoup plus dispendieux : dans son programme triennal d’immobilisations (PTI) de2016, la STM indiquait que le coût pour 100 autobus hybrides s’élevait à 135 M$, soit un coût de 1,35 M$ par autobus.

« Plus tôt cette semaine, nous avons proposé la création d’un Bureau indépendant du budget (BIB) à la Ville de Montréal, justement pour éviter ce genre de situation, où on lance des chiffres qui n’ont aucun rapport avec la réalité. Comme dans d’autres dossiers, l’administration Plante-Dorais agit avec précipitation pour donner l’impression qu’elle fait quelque chose. Des décisions comme celle d’acquérir 300 nouveaux autobus ne se prennent pas sur le coin d’une table. Elles demandent un minimum d’analyse et de réflexion, ce que, manifestement, la nouvelle administration n’a pas voulu faire », a conclu M. Perez.

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