Montréal, le 5 juin 2019 – Chaque jour à Montréal, cinq vélos sont dérobés à leur propriétaire, pour un total de plus de 1 800 par année. Et encore, il ne s’agit que des vols déclarés à la police. Selon l’organisme Vélo Québec, à peine une personne sur cinq prend la peine de déclarer ce genre de vol au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), ce qui permet de croire que le nombre réel de vols est beaucoup plus élevé.
Face à ces données alarmantes – et devant l’exaspération des citoyens – les élus d’Ensemble Montréal réclament que la Ville se dote de meilleurs outils afin mieux lutter contre les vols de vélos. M. Benoit Langevin, conseiller de la Ville du district de Bois-de-Liesse, et M. Abdelhaq Sari, conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac, déposeront une motion en ce sens lors du prochain conseil municipal.
« On a une administration qui se dit pro-cyclistes, mais quand vient le temps de s’attaquer à l’épidémie de vols de vélos, elle ne fait rien. La police intervient rarement et les citoyens en sont rendus à se faire justice eux-mêmes en tentant de coincer les revendeurs de vélos volés. Il est temps que Montréal passe en vitesse supérieure et s’attaque aux vols de vélos avec des méthodes éprouvées ailleurs », a déclaré M. Langevin.
Plus spécifiquement, la motion d’Ensemble Montréal demande à la Ville de concentrer ses efforts dans quatre domaines :
1. Le burinage et la prévention
Le programme de burinage de vélos, offert depuis 2011 dans certains postes de quartier du SPVM, ne convient pas à un grand nombre de cyclistes : les durées des séances sont trop courtes et les horaires sont mal adaptés pour rejoindre la population cycliste en-dehors des heures de travail.
2. La construction d’abris-vélos fermés et verrouillés
La Société de transport de Montréal (STM) a inauguré un premier abri-vélo en 2013, à la station de métro Lionel-Groulx. Depuis, plus rien. Améliorer le stationnement de vélos près des métros ne peut qu’être bénéfique pour les Montréalais. Il y a certainement d’autres stations de métro qui pourraient profiter de la présence d’un abri-vélo.
3. L’adhésion à la plateforme en ligne Garage 529
Une cinquantaine de villes nord-américaines ont déjà adhéré à la plateforme Garage 592, qui permet aux cyclistes d’enregistrer le numéro de série, le modèle, les caractéristiques particulières ainsi qu’une photographie de leur vélo, de façon à permettre son identification rapide en cas de vol. Contrairement aux données de burinage, accessibles seulement par la police, les données de Garage 529 sont disponibles pour les milliers d’utilisateurs de l’application.
4. La création d’une escouade dédiée aux vols de vélos au SPVM
Le peu de vols de vélos déclarés au SPVM est un bon indice du faible niveau de confiance des citoyens, qui ne sentent pas que les policiers prennent ce problème au sérieux. Pour rétablir cette confiance, Ensemble Montréal demande que le SPVM crée une escouade dédiée aux vols de vélos, à l’instar d’autres villes.
« Qu’on parle de cliniques de burinage, de répression contre les voleurs ou même de plateformes d’enregistrement de vélos, il est clair que le SPVM a un rôle crucial à jouer. L’escouade que nous proposons pourrait avoir trois grands mandats : aider les citoyens à buriner leurs vélos et à les inscrire dans l’application Garage 529, poursuivre et perfectionner les campagnes de sensibilisation, et travailler activement à l’arrestation des voleurs, notamment en utilisant des techniques comme celle des vélos-appâts », a conclu M. Sari.
La motion sera débattue lors de la séance du 17 juin 2019 du conseil municipal.
Motion pour doter la Ville de Montréal de meilleurs outils contre les vols de vélos
Attendu que Montréal est reconnue mondialement comme une ville de vélo, et qu’elle est parmi les villes nord-américaines où le vélo a la plus grande part modale des déplacements quotidiens;
Attendu qu’en 2015, Montréal comptait plus d’un million de cyclistes et que 274 000 d’entre eux utilisaient régulièrement le vélo comme moyen de transport pour se rendre au travail, à l’école, ou ailleurs;
Attendu que la flotte de vélos des Montréalais se renouvelle partiellement chaque année, de sorte que des 1 445 000 vélos qui la composaient en 2015, 179 000 avaient été achetés au cours de l’année;
Attendu que le groupe « Vélo Volé Montréal » estime que chaque année, entre 16 000 et 20 000 vols de vélos ont lieu sur le territoire de la Ville de Montréal, de sorte que 51% des cyclistes se seraient déjà fait voler leur monture;
Attendu que chaque année, près de 2 000 vols de vélos (1 890 en 2017) sont rapportés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et que près de 50 arrestations concernant les vols de vélos sont effectuées chaque année;
Attendu que selon Vélo Québec, à peine une personne sur cinq déclare un vol de vélo au SPVM.
Attendu que bon an, mal an, le SPVM réussit à mettre la main sur environ 500 vélos volés, dont une infime partie (37 en 2017) sont rendus à leur propriétaire;
Attendu que la Ville organise plusieurs activités de sensibilisation, notamment lors du Salon du vélo et du Tour de l’île de Montréal, afin d’inciter les citoyens à verrouiller adéquatement leur vélo et à signaler les vols au SPVM;
Attendu que Montréal offre depuis 2011 un programme de burinage de vélos, notamment dans les postes de quartier du SPVM, et qu’un vélo volé est beaucoup plus difficile à revendre lorsqu’il est buriné;
Attendu que chaque année, le SPVM burine en moyenne près de 4 000 vélos, ce qui constitue une très faible part du nombre de vélos à Montréal;
Attendu que la Société de transport de Montréal (STM) s’est dotée en 2013 d’un « abri-vélo » verrouillé en permanence et accessible avec la carte OPUS à la station de métro Lionel-Groulx;
Attendu que la plateforme en ligne Garage 529, à laquelle ont adhéré une cinquantaine de villes nord-américaines, permet aux cyclistes d’enregistrer gratuitement le numéro de série, le modèle, les caractéristiques particulières ainsi qu’une photographie de leur vélo, de façon à permettre son identification. En cas de vol, Garage 529 diffuse ce signalement à la police et à l’ensemble des membres;
Il est proposé par Benoit Langevin, conseiller de la Ville du district de Bois-de-Liesse
et appuyé par Abdelhaq Sari, conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac;
Que la Ville de Montréal revoit, avec le concours du SPVM, les horaires et les lieux des séances de burinage afin que celles-ci puissent rejoindre un maximum de cyclistes, à des heures et à des endroits qui conviennent au plus grand nombre;
Que la Ville de Montréal, conjointement avec la STM, construise plus d’abris-vélos sur le modèle de celui de la station Lionel-Groulx;
Que la Ville de Montréal adhère à la plateforme Garage 529;
Que le SPVM se dote d’une escouade dédiée à la problématique du vol de vélos.