Ensemble Montréal demande d’urgence un plan de redressement financier et dévoile son rapport minoritaire sur le budget 2020 de l’administration Plante-Dorais
Montréal, le 10 décembre 2019 – Devant le budget le plus dépensier de l’histoire de la Ville de Montréal, Ensemble Montréal a tracé un portrait dévastateur de la gestion financière de l’administration Plante-Dorais dans un rapport minoritaire* que le parti soumettra à la Commission sur les finances et l’administration.
« Après trois budgets de Projet Montréal, la hausse totale des dépenses municipales se chiffre à 966,3 M$. Près d’un milliard de plus! Et la mairesse qui ose affirmer qu’elle n’est pas dépensière… L’endettement est tellement élevé qu’il nous faudra, durant les sept prochaines années, dépasser la limite que la Ville s’était fixée pour sa dette, soit 100% de ses revenus. Ce dépassement pourrait atteindre 120% jusqu’en 2026! Cette administration est incapable de gérer la Ville de manière responsable et se fie sur les gouvernements supérieurs pour la sortir du pétrin », a déclaré M. Lionel Perez, chef de l’Opposition officielle.
En effet, sans la contribution «surprise» de 150 M$ du gouvernement du Québec dans le budget 2020, la Ville se serait retrouvée en très mauvaise posture financière. Toutefois, rien n’indique que ce transfert sera renouvelé au cours des années à venir.
« En fait, on nous annonce le plus sérieusement du monde que la dette de la Ville atteindra des niveaux astronomiques pour les sept prochaines années, sans même nous présenter un plan de redressement financier digne de ce nom. Quand on lui demande comment compte-t-elle retourner à un ratio d’endettement de 100% après 2026, l’administration nous répond qu’il faudra trouver des subventions supplémentaires… Jamais elle ne mentionne la possibilité de sabrer dans ses dépenses. Cela ne nous inspire aucunement confiance », a ajouté M. Alan DeSousa, vice-président de la Commission sur les finances et l’administration et porte-parole d’Ensemble Montréal en matière de finances et transport.
Un plan de redressement demandé d’urgence
Confrontés à la possibilité de voir la dette dépasser durant sept ans la limite de 100% des revenus de la Ville fixée par la Politique de gestion de la dette, les élus d’Ensemble Montréal présenteront une motion lors du conseil municipal du 16 décembre prochain demandant à l’administration de déposer, avant le 31 mars 2020, un plan de redressement chiffré et détaillé visant le retour à l’équilibre du ratio d’endettement.
« S’ils refusent, alors autant dire que la Politique de gestion de la dette, adoptée en 2004, ne sert plus à rien pour cette administration dépensière. En demandant une dérogation jusqu’en 2026, elle demande aux Montréalais un chèque en blanc pour dépenser comme elle le veut durant sept ans. C’est hors de question. Nous allons les surveiller et les obliger à rendre des comptes aux Montréalais », a expliqué M. Perez.
Une solution: couper dans les dépenses
Le modèle utilisé par Projet Montréal n’est pas viable, selon l’Opposition officielle. Pour diminuer les emprunts, il faut augmenter le paiement au comptant des immobilisations. Mais où trouver les fonds? L’administration précédente avait mis en place un programme de réduction de la masse salariale qui avait permis de diminuer de 850 le nombre d’employés municipaux en quatre ans. Les sommes ainsi épargnées étaient réinvesties dans le paiement au comptant.
Dans ses deux derniers budgets, l’administration de Projet Montréal a plutôt augmenté les effectifs de la Ville de 842 années-personnes, annulant ainsi tous les gains réalisés au cours des années précédentes.
« Sans couper radicalement dans ses dépenses, l’administration Plante-Dorais n’y arrivera pas. Mais nous sommes devant une équipe de Projet Montréal qui non seulement refuse d’admettre qu’elle est dépensière, mais qui refuse de modifier ses façons de faire et de réaligner ses priorités. Quand les infrastructures d’eau et de voirie tombent en ruine, il est peut-être temps de remettre à plus tard certains programmes certes bien intentionnés, mais moins urgents », a précisé M. DeSousa.
Le rapport minoritaire déposé par Ensemble Montréal fait également état d’une gestion imprudente des fonds publics, alors qu’une grande partie des surplus prévus pour 2019 est déjà dépensée.
« Ce « bas de laine » des Montréalais devrait plutôt servir lors des périodes plus difficiles, quand les revenus provenant de la taxation, des droits de mutation ou de l’émission de permis de construction sont moins importants. Malgré une économie qui performe très bien, l’administration est incapable de profiter de ces nouveaux revenus pour constituer des réserves qui lui permettront d’affronter des périodes plus difficiles », a conclu M. Perez.
* Pour lire le rapport minoritaire d’Ensemble Montréal: bit.ly/2E2Rnz5