Ensemble Montréal demande que le SPVM bannisse toute technique d’intervention qui peut causer l’étranglement
Montréal, le 11 août 2020 – Le meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis en mai dernier a donné lieu à un immense mouvement de protestation à travers le monde, et à une remise en question des techniques d’interventions policières. C’est dans cet esprit que les élus d’Ensemble Montréal déposeront une motion au prochain conseil municipal demandant que les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) cessent toute technique d’intervention pouvant mener à l’étranglement, voire la mort de la personne visée.
« S’il y a une chose que nous devons retenir des événements qui ont causé la mort de M. Floyd, c’est la nécessité de revoir les techniques policières d’interventions, particulièrement celles qui peuvent conduire à un étranglement. Voilà pourquoi nous demandons au SPVM de bannir toutes ces techniques de ses procédures », a déclaré M. Abdelhaq Sari, vice-président de la Commission de la sécurité publique et porte-parole d’Ensemble Montréal sur les questions policières.
Les spécialistes distinguent deux types de techniques de contrôle par l’encolure (par laquelle le bras du policier entoure la gorge de la personne visée): l’encolure de type respiratoire (ou «prise d’étranglement») et l’encolure de type vasculaire. La première, qui s’attaque aux voies respiratoires, a d’ailleurs été interdite en 1979 par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la jugeant trop dangereuse. L’Ontario a pris la même décision il y a près de 30 ans.
Enseignée par l’École nationale de police du Québec, la technique de contrôle par l’encolure vasculaire, en théorie, ne s’attaque pas aux voies respiratoires puisque la pression du bras s’exerce sur les artères carotides afin de provoquer une perte de conscience. Toutefois, le risque est trop grand qu’un policier sans formation adéquate ou avec peu d’expérience en la matière ne transforme la technique de l’encolure en prise d’étranglement.
« Pourquoi risquer de commettre l’irréparable? Ces techniques sont d’une autre époque. Les policiers disposent aujourd’hui d’une variété de dispositifs pour maîtriser un individu sans nécessairement avoir recours au combat à mains nues. Qu’on pense au bâton télescopique, au poivre de Cayenne ou au pistolet Taser, pour ne nommer que ceux-là. À moins d’un cas extrême où la vie du policier est en danger, je ne vois aucune raison qui justifie, en 2020, le recours à une technique de contrôle qui, mal exécutée, peut causer un étranglement respiratoire », a expliqué M. Alain Babineau, agent de la GRC à la retraite, qui appuie la position d’Ensemble Montréal.
La motion de l’Opposition officielle demande également au gouvernement du Québec de prendre les mêmes dispositions afin de les appliquer au sein des différents services de police de la province. Elle sera débattue lors du conseil municipal du 24 août prochain.