Pour en finir avec le harcèlement sexuel dans les transports collectifs

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Montréal, le 11 octobre 2018 – Préoccupées par les cas de harcèlement dans les transports collectifs à Montréal, Mme Karine Boivin-Roy, leader de l’Opposition officielle et conseillère du district Louis-Riel, et Mme Effie Giannou, conseillère du district Bordeaux-Cartierville, proposent une série de mesures afin d’accroître le sentiment de sécurité des femmes et des personnes vulnérables lors de leurs déplacements.

Dans un sondage effectué entre novembre 2016 et mars 2017 par le Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF), 218 répondantes estimaient que leur droit de circuler librement dans les lieux publics sans être harcelées n’avait pas été respecté dans la rue (191), dans le métro (147), aux arrêts d’autobus (109) et dans l’autobus (90).

« Le fléau du harcèlement dans les transports collectifs est bel et bien réel. Mais il n’est pas toujours pris au sérieux par les autorités, notamment à cause du manque de données sur le sujet. Les transporteurs comme la Société de transport de Montréal (STM) doivent donc favoriser une meilleure collecte de données qui servira à établir un portrait clair et précis des situations de harcèlement et, par le fait même, à développer des moyens de sensibilisation plus ciblés et plus efficaces », a déclaré Mme Boivin-Roy.

Afin de mieux documenter les cas de harcèlement sexuel dans les transports collectifs, Ensemble Montréal propose de s’inspirer des exemples de Toronto et de Paris, qui ont développé des applications mobiles permettant de recenser en temps réel et de géolocaliser les incidents de harcèlement.

« Il faut agir pour que toutes les femmes aient le droit de circuler librement sans être harcelées. En plus de la création d’une application mobile, nous proposons également le déploiement d’une vaste campagne de sensibilisation auprès du personnel de la STM et du grand public. Aussi, le programme « Entre deux arrêts », qui permet aux femmes voyageant seules le soir ou la nuit de descendre entre deux arrêts de bus afin d’assurer leur sécurité, doit être publicisé et étendu à toute personne qui se sent vulnérable », a pour sa part soutenu Mme Giannou.

La motion sera débattue lors du conseil municipal du 22 octobre 2018.

Motion de l’Opposition officielle  65.01
Séance du conseil municipal du 22 octobre 2018

Motion afin de favoriser un environnement sans harcèlement dans les transports collectifs

Attendu que le harcèlement dans les transports collectifs de la ville de Montréal est une réalité;

Attendu que le conseil municipal de la Ville de Montréal a adopté à l’unanimité une déclaration visant à contrer les violences à caractère sexuel au mois de mai 2018 et qu’elle fait échos à l’avis « Montréal, une ville festive pour toutes » déposé par le Conseil des Montréalaises en juin 2017;

Attendu que l’avis indiquait que le sentiment d’insécurité dans l’espace public poussait les femmes à adopter des « stratégies d’évitement et d’autoprotection qui consistent à éviter tout danger potentiel, en demeurant, par exemple, à la maison le soir ou en limitant les endroits fréquentés et les moyens de transport utilisés »;

Attendu que le Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF) a effectué un sondage en ligne entre novembre 2016 et mars 2017 : sur 218 répondantes à une question sur le harcèlement, 191 indiquaient que leur droit de circuler librement dans les lieux publics sans être harcelées n’était pas respecté sur la rue, 147 dans le métro, 109 aux arrêts d’autobus et 90 dans l’autobus;

Attendu que selon le résumé de l’enquête du CEAF, la plupart des femmes qui déposent des plaintes à la Société de transport de Montréal (STM) abandonnent leurs démarches, car l’organisation évoque généralement l’impossibilité de retrouver le harceleur;

Attendu que selon des recherches menées par la Gazette des femmes, la STM envoie systématiquement les plaintes de harcèlement au Service de police de Montréal « sans documenter les faits rapportés ni recenser les endroits où ils auraient eu lieu » et que l’absence de statistiques empêche la pleine reconnaissance d’un problème sociétal banalisé;

Attendu que la STM offre le service « Entre 2 arrêts » permettant aux femmes qui voyagent seules la nuit de descendre entre deux arrêts de bus afin d’assurer leur sécurité;

Attendu qu’en collaboration avec la STM et le RTM (à l’époque l’AMT), les services de police des villes de Montréal, Lavalet Longueuil ont lancé la campagne de sensibilisation « Réagissez – dénoncez » en 2016 pour une durée d’un mois  seulement;

Attendu que les militantes du Comité de lutte contre le harcèlement de rue du CEAF ont reçu une subvention de la part du Secrétariat à la condition féminine afin de lancer une campagne d’affichage féministe intersectionnelle contre le harcèlement de rue à Montréal;

Attendu que plusieurs sociétés de transports collectifs, telles que celles de Paris, Bordeaux, Toronto et Vancouver, ont lancé des campagnes de sensibilisation contre le harcèlement auprès de la population et de leur personnel;

Attendu que les sociétés de transport de l’Île-de-France, de Paris et de Toronto ont créé des applications mobiles permettant de recenser en temps réel les cas de harcèlement, ce qui contribue à documenter ce phénomène et favorise le sentiment de sécurité;

Il est proposé par Karine Boivin-Roy, conseillère de la Ville du district de Louis-Riel
et appuyé par Effie Giannou, conseillère de la Ville du district de Bordeaux-Cartierville

Que la STM crée une application mobile permettant aux usagers de signaler et de géolocaliser en temps réel les cas de harcèlement au sein de son réseau en vue de les documenter et d’intervenir auprès des personnes dont le droit de circuler librement sans être harcelées n’a pas été respecté;

Que la STM lance une campagne de sensibilisation ciblée auprès de son personnel en vue de les former à reconnaître un cas de harcèlement et à intervenir auprès des personnes dont le droit de circuler librement sans être harcelées n’a pas été respecté;

Que la STM affiche à nouveau dans ses autobus des écriteaux indiquant clairement le service « Entre 2 arrêts » qui est proposé aux femmes qui voyagent seules la nuit et étende ce service à toutes les personnes vulnérables ou ressentant un sentiment d’insécurité;

Que la STM collabore avec le Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal afin que leur campagne de sensibilisation soit diffusée dans les transports collectifs montréalais.

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