Réduction de l’auto solo à Montréal : les voies réservées doivent inclure les automobilistes qui pratiquent le covoiturage

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Montréal, le 9 mars 2020 – Chaque jour, 15 millions de places sont disponibles dans les voitures circulant dans la grande région montréalaise, selon l’enquête origine-destination de 2018. Cette donnée illustre à elle seule l’énorme potentiel du covoiturage, un potentiel sur lequel misent les élus d’Ensemble Montréal, qui présenteront lors du prochain conseil municipal une motion visant à étendre l’usage des voies réservées aux automobilistes pratiquant le covoiturage.

« Devant l’urgence climatique, Montréal doit encourager les alternatives à l’auto solo. D’une part, il est clair que nous devons poursuivre les efforts pour accroître la part du transport collectif dans les déplacements. Mais ce n’est pas suffisant pour régler les enjeux de mobilité. Nous croyons que le covoiturage doit aussi faire partie de la solution. Or, les mesures d’encouragement au covoiturage sont à peu près inexistantes à Montréal jusqu’à présent », a déclaré M. Lionel Perez, chef de l’Opposition officielle.

Réduction du nombre de voitures sur les routes, de la congestion automobile et des émissions de gaz à effet de serre: si les avantages du covoiturage sont reconnus par tous, il demeure difficile à mettre en application, notamment en raison des réticences des automobilistes. L’Enquête sur le covoiturage courte distance au Québec, réalisée en 2018 par les principaux acteurs du domaine – Covoiturage.ca, Netlift et OuiHop – montre que l’un des principaux obstacles au covoiturage pour les conducteurs est la durée du trajet.

« Mais cette durée peut être réduite, notamment en instaurant des voies réservées ou en permettant aux covoitureurs d’utiliser les voies réservées existantes. Le gain de temps devient un facteur déterminant dans les habitudes de déplacement : les gens considèrent le covoiturage lorsqu’on leur offre un incitatif intéressant, soit une diminution de leur temps de trajet. Le covoiturage sur les voies réservées s’avère ainsi une option écologique et efficace », a expliqué M. Perez

À l’heure actuelle, la Société de transport de Montréal (STM) offre une vingtaine de voies réservées aux autobus, mais seulement quatre d’entre elles sont accessibles aux covoitureurs. La motion d’Ensemble Montréal permettrait d’étendre au covoiturage l’ensemble de ces voies réservées existantes, ainsi que celles à venir puisque l’administration a déjà annoncé son intention d’en ajouter de nouvelles au cours des prochaines années.

« Montréal doit utiliser toutes les options disponibles pouvant améliorer la mobilité des citoyens si elle veut atteindre les objectifs environnementaux qu’elle s’est fixé. Le covoiturage est une solution agile, flexible et abordable qui pourrait être rapidement déployée et optimisée avec l’utilisation de voies réservées pour les covoitureurs. Nous sommes heureux de voir que la classe politique souhaite proposer le covoiturage comme une solution réelle pour répondre aux besoins de la population », a ajouté M. Marc-Antoine Ducas, président et fondateur de Netlift, une application mobile qui met en contact des passagers et des conducteurs disposés à partager les places disponibles dans leur véhicule.

« Les infrastructures des voies réservées sont déjà en place à Montréal. Il n’en coûterait donc presque rien d’étendre l’accès aux covoitureurs. Ça prend simplement un peu de volonté politique! », a conclu M. Perez. 

La motion d’Ensemble Montréal sera débattue lors du conseil municipal du 23 mars prochain.


Motion pour favoriser le covoiturage à Montréal

Attendu que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) estime que la congestion dans la région montréalaise a coûté 4,2 G$ en 2018;

Attendu que la Ville de Montréal a pour objectif de devenir carboneutre d’ici 2050 et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % d’ici 2030;

Attendu que le parc automobile a crû d’environ 6% de 2011 à 2016 dans l’agglomération de Montréal, contre 2,9% d’augmentation de la population, selon Statistique Canada;

Attendu que 15 millions de places dans les automobiles sont vides chaque jour à Montréal, selon l’enquête origine-destination de 2013;

Attendu que le covoiturage contribue à la réduction des émissions de GES, diminue la congestion routière et permet d’atteindre les cibles environnementales que Montréal s’est donné;

Attendu que l’Enquête sur le covoiturage courte distance au Québec, réalisée en 2018 par les principaux acteurs du domaine au Québec – Covoiturage.ca, Netlift et OuiHop – montre que l’un des principaux obstacles au covoiturage pour les conducteurs est la durée du trajet et que cette durée peut être réduite, notamment en instaurant des voies réservées;

Attendu que 81% des répondants à cette enquête se disent intéressés par le covoiturage;

Attendu que M. Maxime Cohen, professeur à l’Université McGill et auteur d’une étude sur le covoiturage en 2019, a montré que le facteur gain de temps est le plus significatif pour les utilisateurs de Waze Carpool, une application pour le covoiturage aux États-Unis;

Attendu que le covoiturage est une mesure de mitigation intéressante devant les impacts qu’auront les nombreux chantiers de construction à venir sur le territoire de l’agglomération de Montréal;

Attendu que la Ville de Montréal a le pire résultat des grandes villes canadiennes pour le nombre de travailleurs qui font du covoiturage, selon Statistique Canada (2011);

Attendu que la Ville de Montréal s’est dotée d’une multitude de voies réservées pour autobus mais que seulement quatre d’entre elles permettent le covoiturage;

Attendu qu’en janvier 2020, l’administration de la Ville de Montréal a annoncé sa volonté d’ajouter de nouvelles voies réservées aux autobus sur son territoire;

Attendu que la Ville de Paris permet le covoiturage sur les voies réservées pour les bus sur les grands axes routiers qui mènent à la capitale et que cette pratique est aussi très présente dans des grandes villes nord-américaines telles que Los Angeles ou Washington;

Attendu que le rapport du Groupe de Travail sur l’Économie Collaborative présidé par Guillaume Lavoie recommande « que le covoiturage et le covoiturage commercial soient favorisés, selon des balises distinctes, afin qu’ils puissent agir comme vecteurs de mobilité »;

Attendu que le sixième chantier du Plan de transport de Montréal est de favoriser le covoiturage, l’autopartage et le taxi;    

Il est proposé par       Lionel Perez, conseiller de la Ville du district de Darlington

Et appuyé par             Christine Black, mairesse de l’arrondissement de Montréal-Nord

Et par                          Dimitrios Beis, maire de l’arrondissement de Pierrefonds–Roxboro

Et par                          Michel Bissonnette, maire de l’arrondissement de Saint-Léonard

Et par                          Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent

Que la Ville de Montréal étende l’usage de l’ensemble des voies réservées sur son réseau routier, existantes ou à venir, à la circulation des automobilistes pratiquant le covoiturage.

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