Racisme et discriminations à la Ville de Montréal : la tolérance zéro ne peut plus être juste un slogan
Outrés et indignés par l’enquête du journal Le Devoir publiée cette semaine sur le racisme et les discriminations subies par des employé.e.s de la Ville de Montréal, les élu.e.s de l’Opposition officielle ont tenu un point de presse mercredi matin au cours duquel ils ont sommé cette dernière de poser des actions concrètes afin de changer la culture de la fonction publique montréalaise. Ceux-ci réclament notamment une enquête indépendante sur le climat de travail des employés issus de la diversité et les processus de traitement de plaintes de la Ville de Montréal afin de poser un diagnostic complet de la problématique.
Les élu.e.s de l’Opposition officielle pressent également la Ville de Montréal de revoir ses processus et d’instaurer une vraie politique de tolérance zéro. Pour ce faire, un examen approfondi des allégations doit systématiquement avoir lieu au moment du dépôt d’une plainte par un.e employé.e et des sanctions sévères doivent s’ensuivre si celle-ci s’avère fondée afin de rendre les responsables imputables.
Enfin, Ensemble Montréal se demande si la Commissaire au racisme systémique de la Ville de Montréal est capable d’exercer un certain pouvoir sur cette problématique. Force est de constater que, depuis son embauche il y a plus de deux ans, les avancées n’ont pas lieu aussi rapidement qu’espéré. Aucun impact n’a été perçu par les employé.e.s issus de la diversité de la Ville de Montréal. Un plan d’action avec des objectifs réalistes et chiffrés sur une échelle de temps appréciable, comme recommandé par l’Office de consultation publique de Montréal en 2020, tarde toujours à se faire valoir. Les 12 engagements pour l’inclusion à Montréal, quant à eux, s’avèrent finalement décevants en se résumant à la création de postes de cadres, de divisions de directions et de lignes directrices sans objectifs ni ébauche de calendrier.
En somme, des mesures doivent rapidement être déployées afin de redonner confiance aux employé.e.s racisé.e.s de la Ville de Montréal. Les élu.e.s montréalais n’ont jamais été aussi nombreux à représenter la diversité que depuis les élections générales municipales de 2021. S’il est possible de changer les visages de la démocratie montréalaise, on peut changer la culture de la fonction publique.
Citations :
« Les témoignages d’employé.e.s de la Ville de Montréal entourant le racisme et les discriminations qu’ils subissent sont troublants. Il est inacceptable que de tels commentaires et qu’un traitement aussi abject leur soit réservé. Ce qu’on en retient, c’est qu’il y a des biais dans le processus de dénonciation », a déploré Alba Zuniga Ramos, conseillère de la Ville du district Louis-Riel dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’affaires juridiques.
« Une enquête externe indépendante nous permettra de connaître la portée du racisme et des discriminations subies par les employés issus de la diversité à la Ville de Montréal. En ayant un diagnostic complet, on pourra poser les bonnes actions et changer la culture de la fonction publique montréalaise », a ajouté le maire de Saint-Laurent et porte-parole de l’Opposition officielle en matière de ressources humaines, Alan DeSousa.
« Il y a deux ans, on apprenait qu’il y avait des discriminations et du racisme à Montréal-Nord. Nous avons réagi et mené une enquête indépendante. Sachant que le racisme et les discriminations sont présents partout, le processus doit s’appliquer à l’ensemble de la Ville de Montréal », a insisté Abdelhaq Sari, conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac à Montréal-Nord.
« Il est intolérable que les plaintes entourant le racisme et les discriminations soient minimisées, voire balayées sous le tapis. Les fonctionnaires et les responsables doivent être imputables de leurs actions tout comme de leur inaction », a affirmé Stephanie Valenzuela, conseillère de la Ville pour le district de Darlington dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce.