Déneigement : l’accessibilité universelle doit devenir une priorité 

L’Opposition officielle à la Ville de Montréal, l’organisme Ex aequo et le Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA Montréal) ont tenu une conférence de presse mardi matin afin de faire le point sur les enjeux de mobilité vécus par les Montréalais.es à mobilité réduite. Ils demandent à ce que l’administration Plante revoie ses pratiques en matière de déneigement, de façon à rendre les déplacements des personnes vulnérables plus accessibles et sécuritaires.   

Pour ce faire, ils pressent notamment l’administration Plante d’intégrer le principe d’accessibilité universelle à sa politique de déneigement et à tous ses devis de contrats de déneigement, tel qu’elle s’était engagée à le faire il y a maintenant cinq ans. Malgré l’adoption de la motion proposée par Ensemble Montréal en 2019, les bateaux-pavés ainsi que les débarcadères dédiés aux personnes en situation de handicap ne sont toujours pas déneigés lors du déblaiement des trottoirs, sur toute leur longueur et jusqu’en bordure de rue. De plus, aucune pénalité n’est accordée lors du non-respect de ces clauses.  

Développer une expertise en déneigement et accessibilité universelle   

Bien que la responsabilité du déneigement des débarcadères de rue relève des arrondissements, ils dépendent du Service de matériel roulant qui est actuellement aux prises avec un manque d’équipements et de main-d’œuvre spécialisés. Pour contrer la problématique, Ensemble Montréal propose de mettre place une équipe spécialisée et entièrement dédiée au déneigement de l’ensemble des débarcadères sur le territoire montréalais, par l’entremise d’un contrat avec une ou plusieurs entreprises externes. Afin de sensibiliser le personnel aux principes d’accessibilité universelle, une formation pratique obligatoire est également réclamée pour tous les employés internes et externes affectés au déneigement de la Ville de Montréal.  

Également, l’administration Plante doit s’assurer que la taille des débarcadères dédiés aux personnes en situation de handicap soit suffisamment longue (minimum 7,2 mètres de longueur) pour qu’ils soient déneigés correctement. Face aux enjeux de sous-financement des arrondissements, l’Opposition officielle propose d’utiliser le Programme d’aménagement urbain inclusif afin de financer leur mise aux normes et accélérer le processus. Rappelons qu’avec des montants prévus de 4,2 M$ pour 2024, ce programme vise à intégrer l’accessibilité universelle aux projets d’aménagement urbain.  

Une motion en ce sens sera déposée par le porte-parole de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal en matière de déneigement, Dimitrios Jim Beis, lors du prochain conseil de ville, le 19 février prochain. Celle-ci sera appuyée par l’ensemble des maires.ses d’Ensemble Montréal. 

Citations  

« Été comme hiver, l’accessibilité universelle et les déplacements sécuritaires pour les personnes à mobilité réduite doivent être une priorité dans une métropole nordique. C’est inacceptable que des citoyen.nes ne puissent pas sortir de chez eux plusieurs jours après une tempête de neige », a déclaré Dimitrios Jim Beis, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de déneigement.  

« Le déneigement constitue un obstacle de taille pour les milliers de personnes à mobilité réduite : la neige accumulée sur le trottoir ou qui bloque les débarcadères représente souvent un banc infranchissable. J’ai de la difficulté à concevoir que je doive encore dénoncer cette problématique en 2024 alors que ça ne prend pas grand-chose pour renverser la tendance », a affirmé le directeur général du Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA-Montréal), Serge Poulin.  

« Depuis 2017 qu’Ex aequo fait valoir à la Ville de Montréal l’importance de déneiger le débarcadère des personnes en situation de handicap au même moment que le déblaiement du trottoir, il est temps que ça change et qu’on ne pellete plus le problème par en avant », a souligné Marie Turcotte, directrice générale de l’organisme Ex aequo.  

« Les lacunes flagrantes en termes de déneigement entraînent des conséquences graves dans le quotidien des personnes en situation de handicap. Rendez-vous médicaux manqués, difficulté à se rendre à l’école ou au travail n’en sont que quelques exemples. Personne ne devrait être prisonnier de l’hiver, encore moins dans une ville nordique comme Montréal », a insisté Martin Lalonde, agent de défense collective des droits et porteur des dossiers habitation et vie municipale de l’organisme Ex aequo.  

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