Ensemble Montréal veut s’attaquer aux incidents et crimes haineux

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Ensemble Montréal, l’organisme B’nai B’rith et le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR) ont uni leur voix aujourd’hui lors d’une conférence de presse pour demander plus de mesures pour lutter contre les incidents et les crimes haineux. Au cours de celle-ci, l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal a annoncé qu’elle déposera une motion au prochain conseil municipal pour demander au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de s’attarder davantage à cette problématique.

Si le rapport annuel du SPVM fait état d’une augmentation préoccupante des incidents (+ 107 %) et crimes (+ 53 %) basés sur la race, l’origine ethnique et la couleur de la peau entre 2019 et 2020, ces données sont d’autant plus inquiétantes qu’elles ne représentent que la pointe de l’iceberg. D’une part, les incidents de haine en ligne ne sont pas compilés dans le rapport annuel du SPVM. D’autre part, seulement 1 % des incidents, discours et crimes haineux perpétrés au Canada sont signalés à la police selon la Fondation canadienne des relations raciales. 

Étant d’avis que c’est en connaissant mieux l’ampleur de la problématique qu’on pourra l’enrayer, Ensemble Montréal demande au SPVM de bonifier ses outils web de dénonciation pour les rendre plus accessibles, en plus de former et sensibiliser ses effectifs sur les aspects juridiques et les impacts psychologiques des crimes et incidents haineux. Bien que les citoyen·nes puissent actuellement remplir un rapport en ligne sur le site du SPVM, ceux-ci sont finalement renvoyés systématiquement au 911 au moment d’envoyer le formulaire. Cela peut être problématique sachant que les victimes ne sont pas toujours à l’aise de s’exprimer ou pensent que ces actes ne sont pas assez importants pour déranger les autorités.

La motion demande également que la Ville de Montréal incite le gouvernement du Canada à adopter rapidement les recommandations du rapport du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes sur la montée de l’extrémisme violent à caractère idéologique au Canada. 

Citations :

« L’isolement social et la forte influence des réseaux sociaux ont favorisé la multiplication des actes à caractère haineux, entre autres envers les communautés culturelles. Mais parallèlement, le système judiciaire et l’intervention policière ne se sont pas adaptés à cette réalité. Il y a beaucoup de freins structurels. Il faut se donner des outils, à la fois pour encourager les dénonciations et traiter les plaintes », a déclaré Sonny Moroz, conseiller de la Ville du district de Snowdon pour Ensemble Montréal.

« Nous devons envoyer un signal fort aux victimes comme aux agresseurs que les crimes et incidents à caractère haineux sont pris au sérieux par les autorités. Ce n’est pas toujours évident pour les policiers et policières de savoir à quel moment intervenir et c’est pour cette raison que la formation et la sensibilisation sont cruciales », a souligné Alba Zúñiga Ramos, conseillère de la Ville du district de Louis-Riel pour Ensemble Montréal.

« Le visage de la haine a changé au Canada et elle est maintenant largement propulsée en ligne. La motion du conseiller Moroz est importante en ce qu’elle demande plus de ressources et de meilleurs outils pour signaler et enregistrer les crimes et les incidents haineux et qu’elle appuie les recommandations importantes du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes qui demande une législation pour améliorer les outils du Canada pour combattre la haine en ligne. Pour nous, ce dernier point est crucial. La législation canadienne est clairement dépassée », a ajouté Marvin Rotrand, directeur national de la Ligue des droits de la personne pour B’nai B’rith. 

« Il est nécessaire que le SPVM soit plus proactif pour se rapprocher des membres des communautés les plus vulnérables aux crimes haineux, gagner leur confiance et les aider à porter plainte, surtout ceux qui vivent des barrières sociales et linguistiques et qui ne connaissent pas leurs droits », a expliqué Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales.

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